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Le "grand arceau" des Jésuites
Félix Charpentier Buste de Mistral
Jusqu’en 1586, la rue était appelée la Traverse, ou la Livrée de la Mothe, le cardinal Gaillard de la Mothe, neveu du pape Clément V, ayant ici sa livrée, qui devint celle du cardinal Nicolas de Brancas. Moyennant deux mille écus, la ville expropria Charles et Jules de Brancas, qui en étaient propriétaires en 1564, pour créer un collège de Jésuites.
La rue fut alors appelée rue du Collège ou rue des Jésuites. Leur église (sur la rue de la République actuelle) fut édifiée en 1674. A la même date, la ville alloua 1500 écus aux Jésuites pour la construction d’un arceau reliant leur bâtiment derrière l’église à celui du collège. La condition exigée était la présence des armes de Clément X, du Cardinal-Légat Altieri, du Vice-Légat d’Anguisciola et d’Avignon avec l’inscription :
Civitas Avenionensi Cujus Eximia In Soc. Jesu Munificentia Surexit Hic Arcus,
Consulibus Illustrissimis D. Dominis Jo. Bapt. Des Achards Domino De La Baume, D. Petro Barbier, D. Andrea Astier Et Clarissimo D. Francisco De Silvestre
J.V.D. III. Assessore,
Perenne Grati Animi Monumentum Posuit Collegium Aven.
Anno Domini M.DC.LXIII.
La rue prit alors le nom du Grand-Arceau.
Après 1793 le collège fut transformé en caserne et la rue s’appela successivement des Casernes sous la République, rue du Lycée sous le Premier Empire, rue du Collège sous la Restauration et Louis-Philippe.
Frédéric Mistral naquit en 1830 à Maillane et y mourut en 1914. Il fit ses études à Avignon, en particulier au collège royal de la rue qui porte désormais son nom.
Fondateur du Félibrige, association destinée à promouvoir et sauvegarder la langue d'oc, sa culture et son identité, il reçut en 1904 l'un des rares prix Nobel de littérature en langue non reconnue officiellement dans l'État auquel il appartient, pour son œuvre Mirèio (Mireille).