Musée Calvet
Visite du Musée Calvet avec Coralie Bernard
dans le cadre de l’exposition MIRABILIS, le 18 juillet 2018.
L’intérêt du portrait n’est pas uniquement de « rendre les absents présents », c’est aussi le rendu de la personnalité, de la psychologie, et une représentation des mœurs et de l’époque à laquelle vivait le modèle. Divers genres coexistent : le portrait d'apparat, le portrait réaliste et le portrait psychologique.
Le portrait, en tant que représentation d'une personne, s’oppose aux figures mythologiques et allégoriques. Il peut être individuel ou de groupe : Breughel représente ainsi une fête de village avec une procession, où chaque personnage est individualisé dans un contexte très riche. Le portrait peut être « de famille »: ici, le tableau de Simon de Châlons autour de Sainte Anne appartient à la fois au genre religieux et au portrait de famille.
On distingue les portraits en pied debout, assis ou allongé, à mi-corps, en buste, seulement la tête qui peut être de face, de trois-quarts, de profil, ou encore en « profil perdu », c'est-à-dire presque de dos.
Le tableau « Baigneuse endormie » (1850) de Chassériau a pour modèle Alice Ozy, qu’il intègre dans un décor de plein air, annonçant l’art de Manet, tandis que la copie de Gerrit van Honthorst, portrait en buste d’un « Mangeur de jambon » appartient au domaine du portrait psychologique du XVIIème siècle. Celui de Nicolas Mignard dépeint Saint Bruno avec tous les attributs de sa foi.
« La mort du jeune Bara » de Jacques Louis David glorifie le sacrifice d’un jeune tambour de l’armée républicaine, tué par les Vendéens et devenu l’objet d’un culte révolutionnaire. Il ne s’agit plus d’un portrait réel, mais d’un symbole.
Aux XVII et XVIIIème siècles, les portraits prennent une importance croissante dans la société aristocratique et de grande bourgeoisie, représentant des individus luxueusement vêtus au milieu des symboles de leur puissance et de leurs richesses. De plus en plus les artistes s’intéressent à l’expression des sentiments de leurs clients. Cependant l'Académie considère encore le portrait comme un genre inférieur.
Plus tard, les Impressionnistes prendront souvent pour modèles leur famille et leurs amis. D’autres vivent du portrait de commande auquel ils donnent une grande vérité psychologique. L’art du portrait en peinture décline ensuite, remplacé par la photographie, et en outre victime de l’abstraction et de l’art non figuratif. Cependant, le portrait peint connaît actuellement un certain renouveau.