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Par Liliane, Mars 2020
La Maison 4 de Chiffre
La maison "4 de Chiffre" nous est particulièrement chère car notre logo est né de son mystérieux monogramme. Celui-ci, qui lui a donné son nom, est sculpté entre les fenêtres du premier étage. Il représente « un cœur stylisé empalé par le haut d'un dard orné successivement d'une croix de Saint-André puis d'une croix de Lorraine. À l'intérieur du cœur il est barré par un segment borné à chaque extrémité par un petit piton ».
On ignore le nom du constructeur de la maison, édifiée en 1493 en style gothique, et de ses premiers occupants. On peut penser, d’après sa façade à la fois raffinée et quelque peu militaire, qu’elle doit sa construction à un membre de l’aristocratie.
Cependant, les maisons fortifiées n’étaient pas rares et il se peut qu’un riche marchand ait voulu protéger sa famille et ses biens de l’insécurité des rues et des attaques de brigands qui sévissaient de temps à autre.
Une auberge, le « Logis des Clefs », tenue en 1573 par Benoît Guilhermin était accolée à la maison. Vers 1600, elle devient la propriété d’un teinturier, Marc André, qui fait installer une sive-sigone, une pompe-grue, pour utiliser l’eau de la Sorgue. Le premier propriétaire recensé de la maison 4 de Chiffre est un certain Pierre Paul Rousset en 1736 ; ensuite vint Antoine-Adrien Buffardin, fileur et moulinier en soie sous Louis XVI, qui achète l’ancienne auberge devenue teinturerie. On connaît aussi Xavier Bérard, bijoutier à Paris (1860), François Régnier fondeur en cuivre (1869), Eugène-Jules Gros, brasseur (1905)...
Lorsque à la fin du XIXème siècle fut percée la rue Guillaume Puy, une grande partie de l'atelier attenant à la Maison 4 de Chiffre fut démoli. La famille d’Izarny Gargas fut propriétaire de la maison de 1911 à 1969. Elle passa ensuite à un antiquaire, puis fut acquise en 1984 par le Conseil général de Vaucluse pour en faire la maison des associations. Elle est actuellement de nouveau en vente.
Le rez-de-chaussée est accessible par un pont enjambant la Sorgue. Le premier étage est éclairé par trois fenêtres à meneau horizontal. Au second les deux fenêtres sont surmontées d'un cordon fretté et chaque extrémité comporte une échauguette. Sur la corniche crénelée, deux gargouilles dégorgent l'eau de pluie recueillie par la toiture.
Les étages sont desservis par un escalier à vis appelé visette, en saillie sur la façade de la cour et éclairé de petites fenêtres en accolade.
La tourelle ronde de la visette s’élève au dessus de la toiture et l’escalier, devenu extérieur, mène à une plateforme dallée d’où l’on a une belle vue sur la ville.
Au premier étage, un salon occupe presque toute la superficie; les poutres de soutènement du plafond ont 90 centimètres de saillie, allégées par les moulures successivement amincies. Le plafond à caissons est décoré de pochoirs et encadré de rinceaux sculptés. Cette pièce abrite une cheminée monumentale d’origine gothique mais modifiée à la fin du XIXème siècle, en bois richement sculpté et carreaux de faïence représentant un dragon crachant du feu. Ce motif se retrouve dans le décor des panneaux du plafond
Maison 4 de Chiffre
26 rue des Teinturiers