LES FEMMES d'AVIGNON 7
Elisabeth Barbier
L’écriture au cœur
Renée Guérin naquit en 1911 à Nîmes, mais vécut toute son enfance à Paris. Elle épousa Raymond Barbier, médecin à Avignon. Passionnée de théâtre et amie de la famille de comédiens Pitoëff, elle dirigea une compagnie de comédiens amateurs et participa à la naissance du Festival d'Avignon, publiant pendant quinze ans des chroniques s’y rattachant. Dévastée par la mort de son mari, elle se mit à écrire sous le nom d’Elisabeth Barbier. Elle était amie avec Marguerite Yourcenar et Pierre Boulle, natif d’Avignon.
Elle mourut en 1996 rue des Trois-Colombes.
Ses livres les plus connus constituent la saga « Les Gens de Mogador », écrite entre 1947 et 1961, qui retrace l’histoire de quatre générations de femmes liées au domaine imaginaire de Mogador, près d’Avignon, entre le Second Empire et la Seconde Guerre mondiale. Une adaptation télévisée fut faite en 1972 avec Marie-Josée Nat, Marie-France Pisier et Brigitte Fossey.
Jeanne Laurent
Le théâtre malgré la politique
Née en 1902, fille d'agriculteurs bretons, Jeanne Laurent fut l'initiatrice de la politique de décentralisation théâtrale sous la Quatrième République
En 1930, elle entra au ministère de l'Éducation nationale puis au secrétariat d'État aux Beaux-Arts. Durant la Seconde guerre mondiale, elle participa à la Résistance auprès de Germaine Tillion. Revenue en 1946 comme sous-directrice des spectacles et de la musique à l'Éducation nationale, elle créa les premiers centres dramatiques nationaux, nomma Jean Vilar à la tête du Théâtre national populaire et favorisa les théâtres régionaux. Elle ne manquait pas un Festival d’Avignon. Critiquée par la presse et les directeurs de théâtre parisiens, elle fut mise à l'écart, ce qui suscita de nombreuses protestations, mais elle ne cessa d’œuvrer pour la « réconciliation des arts et de l’État » jusqu’à sa mort en 1989.
Jeanne Laurent n’a pas de lien direct avec Avignon mais le rôle majeur qu’elle a joué dans la politique de démocratisation culturelle d’après-guerre et sa féconde collaboration avec Jean Vilar pour une large diffusion du théâtre lui donnent une place d’honneur dans ce panorama des héroïnes avignonnaises. Elle a été l’une des rares femmes de la haute administration déterminées à transformer en actions concrètes un projet idéaliste alors moqué et dénigré par la plupart de ses collègues.
Les anciens réservoirs du palais des Papes, composés de quatre nefs voutées qui offrent une vue panoramique sur le Rhône et accueillent dîners, expositions et événements culturels, lui ont été dédiés en 1991 sous le nom d’Espace Jeanne Laurent.
Mireille Mathieu
Musique et coupe au bol
Née en 1946 à Avignon dans une famille de condition modeste, aînée de quatorze enfants. Son père était un baryton amateur d’opéra, mais c’est la découverte d’Édith Piaf qui la décida à devenir chanteuse. Elle remporta en 1964, avec La Vie en rose, la première place dans un concours local organisé par la mairie.
Johnny Stark devient son imprésario et elle se produit en vedette à l’Olympia dès 1966. Son succès est immédiat. Parrainée par Maurice Chevalier, elle se rend aux Etats-Unis. Son interprétation pour le film de René Clément Paris brûle-t-il ? est un immense succès. Sa carrière devient internationale.
En 1978 son buste et sa coupe de cheveux servent de modèle pour une représentation de Marianne
Mireille Mathieu fête ses cinquante ans de carrière à l'Olympia en 2014. En 2019 elle inaugure le début de la circulation du tramway d’Avignon, dont une rame est à son effigie.
On aime ou pas… mais la Demoiselle d’Avignon aura contribué à porter la renommée de sa ville bien au-delà des frontières ! Elle aura enregistré plus de 1 200 titres, et chanté dans onze langues. Selon sa maison de disques, elle aura écoulé plus de 130 millions d'albums et 55 millions de singles à travers le monde.