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Par Liliane, Juin 2020
L'esprit de clocher
Sonneuse de la joie pour Paul Manivet, Île sonnante pour Rabelais, Avignon était réputée « ville aux cent clochers ». Il en reste beaucoup moins, mais ils sonnent toujours à la volée ! Voici ceux qui émergent le plus de la mer des toits de tuiles…
Le « style avignonnais » se caractérise par une base carrée surmontée d'un tambour octogonal et d'une flèche en crochet.
Celui qu’on voit du plus loin, c’est le clocher massif de la cathédrale des Doms, surmonté de sa Vierge dorée de 1859.
Le premier, pyramidal, datant du XIIème siècle s’écroula en 1405 en écrasant l’antique baptistère dédié à saint Jean. Il fut rebâti en 1415, orné de pilastres cannelés sur toute la hauteur et de colonnes engagées. Son bourdon (cloche au son très grave) pèse plus de 9 tonnes.
Notre Dame de la Principale, ou chapelle des Pénitents blancs, est issue de la transformation d’une très ancienne église au XVIème siècle, puis en 1758 par Jean-Baptiste II Péru. Le clocher est édifié à cette époque.
Place de la Principale
En 1378 le cardinal Pierre de Cros fonda un collège à l’emplacement de la « maison de la Reine Jeanne » où celle-ci ne séjourna qu’une seule fois en pleine épidémie de peste noire. L’église saint Martial, dont l’architecte fut Pierre Morel, fut terminée en 1388.
Rue Jean-Henri Fabre
La collégiale de saint Didier remplaça une église datant de 1008. Le cardinal Bertrand de Deaux imposa par testament la construction de la nouvelle en 1355. Le clocher massif à six pans est représentatif du gothique avignonnais.
Place saint Didier
De l’église des Cordeliers il ne reste que le clocher : l’émeute qui avait débuté dans le chœur de l’église avec l’assassinat de Nicolas Lescuyer et qui déclencha le massacre de la Glacière, en 1791, entraîna la décision de l'Assemblée générale des citoyens de fermer l’église au culte et de démolir son clocher. Il fut amputé de sa flèche et de son tambour, et les bâtiments conventuels démolis peu à peu.
Rue des Teinturiers
Avec son air penché de petite tour de Pise suivant l'angle d'où on le voit, c’est le clocher de l’église du couvent des Augustins, édifié en 1377. A la fin du XVème siècle, les habitants du quartier se cotisèrent pour y installer une horloge, ce qui fit supprimer la flèche de pierre au profit d’une coiffe en fer forgé. Les bâtiments conventuels et l’église furent démolis en 1792.
Rue de la Carreterie
La basilique saint Pierre, construite sur une ancienne église en 1358, possède un clocher construit en 1495 par Jean-Baptiste Lécuyer sur un plan de type avignonnais.
Place saint Pierre
La tour de l’Horloge est le seul vestige de la livrée cardinalice d'Albano démolie en 1844. La tour carrée composée de 3 étages avec croisées d'ogives, construite pour le cardinal Audoin Aubert, est surmontée en 1471 d'un campanile abritant un couple de jacquemarts (replacés en 1838 les originaux sont au musée Calvet) et munie d’une horloge.
Place de l’Horloge
Le clocher de l’église saint Symphorien, de l’ancien couvent des Carmes – une tour carrée surmontée d’un tambour octogonal et d’une flèche – est du XIVème siècle.
Rue de la Carreterie
L’édification du clocher de l'église saint Agricol date de 1537. Il a été récemment rénové, car il avait bougé à cause du balancement des cloches.
Rue saint Agricol
Le cardinal Mario Filonardi, archevêque et vice-légat d'Avignon, s’inspira des églises romaines en commandant les plans de la chapelle de la Visitation à François de Royers de La Valfenière : un cube surmonté d'une coupole à tambour. Elle fut consacrée en 1638.
Rue Philonarde