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Juillet 2023
Petites histoires au sein de la grande Histoire...
Celle d'Avignon est riche en anecdotes, tragiques ou cocasses.
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Une passe à poissons ?
Une passe à poissons à Avignon ? Qu’est-ce que c’est ?
C’est une succession de bassins séparés par des cloisons et formant un escalier. Chaque bassin réduit fortement le débit du courant pour permettre aux poissons de remonter un cours d’eau – la montaison – ou le descendre – la dévalaison – lorsqu’ils se heurtent à un barrage ou une centrale hydroélectrique. C’est le cas à Sauveterre, au nord de la Barthelasse.
En 1934 la Compagnie nationale du Rhône reçoit de l’État la concession du fleuve afin de l’aménager le valoriser en développant la navigation, en favorisant l’irrigation et en produisant de l’hydroélectricité. C’est d’ailleurs le premier producteur d’électricité 100% renouvelable.
Le barrage de Sauveterre, accessible depuis la Barthelasse
Mais le barrage de Sauveterre, édifié en 1973 pour produire de l’énergie, représentait un obstacle infranchissable pour les poissons migrateurs, avec presque dix mètres de hauteur de chute. En effet, de nombreuses espèces de grands poissons migrateurs, dont certains reviennent depuis la Floride, la Norvège ou la mer des Sargasses, remontent le Rhône pour se reproduire : anguille européenne, alose «feintes du Rhône», lamproie fluviatile, barbeau…
L’alose feinte migre de Norvège jusqu’à la Méditerranée. Elle séjourne en mer avant de remonter le fleuve pour s’y reproduire. La ponte a lieu la nuit entre mai et juillet. Les alosons passent plusieurs mois en rivière avant de rejoindre la mer où leur croissance va durer de 2 à 6 ans.
Ce sont des espèces indicatrices du bon état des cours d’eau
L’anguille européenne est l’unique grand poisson migrateur catadrome en Europe, c'est-à-dire qu’elle vit en eau douce mais se reproduit en mer… la Mer des Sargasses. Les larves traversent l’océan Atlantique durant 6 à 8 mois, se transforment en civelles puis en anguillettes qui remontent les fleuves, pour migrer de nouveau vers la mer en automne, le tout grâce à des modifications physiologiques pour s’adapter aux différents milieux aquatiques.
Trois ans de travaux et 17 millions d'euros d'investissement ont été nécessaires pour protéger les poissons tout en les observant. Ils sont filmés en permanence et dénombrés. En 2022, plus de 2000 aloses ont franchi la passe. L’ouvrage joue donc un rôle essentiel pour permettre aux migrateurs de recoloniser le fleuve et ses affluents.
La passe à poissons
Les poissons sont observés et comptabilisés en permanence
grâce à cette station de vidéo-comptage à hauteur de l'eau.
La prochaine fois que vous observerez les eaux parfois tumultueuses du Rhône au pied des Doms, vous penserez peut-être aux longs voyages de ses habitants…
Merci aux ingénieurs du CNR pour la visite très intéressante du site.
https://www.logrami.fr/qui-sommes-nous/poissons-migrateurs/aloses/